S. m. (Histoire naturelle, Botanique) petit arbre qui se trouve dans les pays tempérés de l'Amérique septentrionale, où on prétend qu'il prend la hauteur d'un pin ordinaire, sur un pied de diamètre ; mais parmi les sassafras que l'on a élevé en Europe, les plus hauts n'ont pas passé dix ou douze pieds. Sa tige est dégagée de branchages jusqu'à la tête qui est touffue, et qui forme une espèce de coupole. Son écorce est unie, un peu rougeâtre, et elle rend au goût une légère saveur de l'anis. Ses racines sont dures, pesantes, et s'étendent à fleur de terre ; il parait que dans le pays natal elles poussent beaucoup de rejetons ; cependant en Angleterre où on a plus élevé de ces arbres qu'en nulle autre contrée de l'Europe, on ne s'est pas aperçu de cette fécondité. Ses feuilles sont échancrées assez profondément en trois parties, sans aucune dentelure sur ses bords ; elles sont d'un verd obscur et de bonne odeur, surtout quand on les a laissé sécher. Ses fleurs paraissent au printemps dès le commencement du mois de Mars ; elles sont jaunes, petites, rassemblées en bouquets, et d'une odeur agréable. Les fruits qu'elles produisent sont des baies de la grosseur et de la forme de celles du laurier : elles ont comme le gland un calice, mais coloré de rouge, ainsi que les pédicules qui les soutiennent : ces baies deviennent bleues dans leur maturité. Le mélange de ces deux couleurs dont l'apparence est assez vive, fait un agrément de plus dans cet arbre sur l'arriere-saison. Mais ce qu'il a de plus recommandable, c'est que toutes ses parties répandent une odeur aromatique, qui approche de celle de la canelle, et qui indique ses grandes propriétés.
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